Édito
Le projet
La chapelle
L’équipe

Dans la querelle des Anciens et des Modernes nous avons pris notre parti, que nous sommes heureux de vous présenter avec le programme de cette première saison à la chapelle de la Trinité. Vous verrez qu’elle s’ouvre désormais comme une nouvelle scène pour les « musiques baroques et irrégulières ».

C’est en fait un retour aux sources. Le mot baroque vient du portugais barocco qui désigne en joaillerie la perle irrégulière. Celle qu’un goût de géomètre voudrait rejeter à l’eau — parce que somme toute assez bizarre — mais qui a finalement le plus de prix : la fameuse perle rare, belle parce que pareille à aucune autre et brillant de l’éclat le plus singulier.

C’est dans la parure d’une telle perle que se reflétait pour les hommes et les femmes de l’âge baroque l’image d’une musique rêvée : libre de déjouer toutes les règles qu’elle se plaît à inventer, dans une profusion vertigineuse de formes, de sons, de couleurs, avec pour seule mesure une quête sans fin de l’harmonie. 

C’est de cette musique que nous rêvons encore. Nous, c’est-à-dire un orchestre de musique baroque et un festival de musique contemporaine, joyeusement associés dans cette aventure. Mais sans doute aussi un « nous » plus grand que nous sommes impatients de former avec vous. 

Autour de Bach et Vivaldi, bien sûr, comme de Glass et Reich. Ou encore de Björk, Barbara Strozzi, Eliane Radigue, Karl-Aage Rasmussen et quantité d’autres noms plus confidentiels et parfois inconnus, du XVIIe à aujourd’hui, d’Europe ou d’ailleurs, qui nous ont paru aussi étincelants et qu’il nous tarde de vous faire découvrir sur scène. 

Cela fait maintenant quatre siècles que les portes de la chapelle de la Trinité, qui a été successivement église de quartier, collège, et même observatoire astronomique, s’ouvrent avec quelque chose qui ressemble à de l’espoir. Voici le nôtre, plus modeste en apparence : que nous puissions offrir ces perles à tous et que chacun se sente désormais chez soi dans cet écrin.

La Trinité est le projet du Concert de l’Hostel Dieu et de Superspectives réunis dans l’association Lyon Trinité Musique. Ensemble, ils ouvrent une nouvelle scène de musiques baroques et irrégulières dans l’un des plus beaux lieux de patrimoine du centre-ville de Lyon : la chapelle de la Trinité.

La Trinité présentera chaque année une saison de concerts ponctuée de festivals au rythme des quatre saisons et se développera autour de trois axes artistiques majeurs :

Réconcilier répertoire et création
Servir le répertoire c’est le décloisonner : dans le temps, en articulant musique ancienne et contemporaine, répertoire et création ; dans l’espace en étant attentif au nomadisme des formes qui relient la musique occidentale aux traditions extra-européennes, populaires ou savantes.

Faire dialoguer les disciplines et les arts
Prolonger le dialogue noué à l’âge baroque entre les disciplines, notamment art-sciences, et l’idéal d’une symphonie des arts en encourageant les formes contemporaines d’hybridation artistique.

Explorer les liens entre musique et nature
Questionner le pouvoir de l’art et de la musique à l’heure de l’urgence écologique en interrogeant nos représentations de la nature, qui se cristallisent précisément à l’âge baroque.

En plus des formats dédiés à la formation et à l’émergence, que vous retrouverez sous l’intitulé le Tremplin, La Trinité donnera chaque année un éclairage particulier sur l’oeuvre d’un « compositeur résident » : cette saison avec le fil rouge Bach to the future !

Perle de l’architecture baroque lyonnaise édifiée par les Jésuites au début du XVIIe siècle, la chapelle de la Trinité a longtemps été destinée au culte, à l’enseignement et à la musique. Désacralisée il y a cent ans, elle est inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques en 1939 et restaurée magnifiquement à la fin des années 1990.

Elle est depuis une salle de concert à temps plein et fait encore peau neuve avec La Trinité, qui ouvre à la chapelle un lieu « trois en un » :

  • Une maison du baroque, ouverte à la diversité des acteurs de la filière et des publics d’aujourd’hui ;
  • Un laboratoire de nouvelles pratiques créatives, capable de réconcilier le goût de l’expérimentation et le plaisir de l’expérience sensible ;
  • Un lieu d’hospitalité culturelle au coeur du territoire métropolitain, où chacun peut se sentir chez soi et se réapproprier un patrimoine commun, musical comme architectural.
En images

Co-directrice
Camille Chabanon

Co-directeur
Camille Rhonat

Directeur artistique
Franck-Emmanuel Comte

Conseiller artistique
François Mardirossian

Création graphique
Atelier Soleil Soleil (Paul Andali & Alain Papazian)

Photographie
Studio Picabel